1717 : Mémoire concernant l’état de la paroisse de Saint Bonnet le Pauvre
22 mars 2021 22:55 0 messages
Cet intéressant mémoire a été rédigé en 1717 par Louis Deymar, curé de la paroisse de Saint-Bonnet-le-Pauvre, sur la demande de l’évêque de Tulle.
Source : Archives Départementales 19 - cote 8 J 46 (Fonds de Bar)
Parmi les changements intervenus depuis cette date, on notera la présence en 1717 de deux cloches et de deux cimetières, l’un attenant à l’église et l’autre séparé de l’église par un chemin [1]. La question du logement du curé est un sujet de litige et donnera lieu à une abondante correspondance entre le successeur du curé Deymar et les Intendants de Limoges.
Mémoire concernant l’état de la paroisse de Saint Bonnet le Pauvre
Aujourd’huy vings cinquieme octobre mille sept cents dix sept nous Louis Deymar curé de la parroisse de Saint Bonnet le Pauvre exécutant l’ordonnance de Mgr l’évêque de Tulle publié dans le sinode tenu le 13 avril dernier avons dressé le présent procès-verbal sur l’état de notre parroisse en présence des habitants soubsignez.
La parroisse de Saint Bonnet le Pauvre contient environ cent vingt communians. Elle est desservie par un curé sans vicaire et sans autre prêtre ni maître d’école. Mgr l’évêque pourvoit à la cure (2 mots illisibles) Mr le curé possede. L’église parroissiale est située au centre de la paroisse, le village le plus éloigné de l’église est distant d’un quart de lieue. Elle est dédiée sous l’invocation de Saint Bonnet dont on célèbre la feste le 15 janvier et on l’y honore.
L’église est d’une grandeur convenable, assez bien bâtie, une partie est voûtée et l’autre lambrissée. Elle est couverte de tuilles. La charpente du toit est en bon état. Les fenestres sont vitrées, les portes ferment bien, le pavé est en assez bon état. Il y a deux chapelles, à savoir de Notre-Dame, et des Saint Bonnet et St Maur, lesquels manquent de balustre marchepied, crucifix et chandeliers. Il n’y a point aussi d’autel consacré, il faudroit pour les mettre dans un état convenable.
On n’est point accoutumé d’enterrer les morts dans l’église et il n’y a point de sépulture ni de banc que celuy du seigneur du Rieu. Il y a au grand autel une caisse de tabernacle sans niche ou trône pour exposer le très Saint-Sacrement. Ce tabernacle est en mauvais état, il faudroit plus de cent livres pour en faire faire un neuf. Ce sanctuaire est fermé du cal..? Les fons baptismaux sont au bas de l’église, en bon état, à la réserve de la fontaine de cuivre qui a besoin d’être un peu étamée. Une partie du cloché a besoin d’être crépi. Il y faut aussi une petite galerie et un petit couvert, ce qui pourroit coûter dix ou douze écus. Il y a deux cloches. La sacristie de grandeur convenable, on y entre par le sanctuaire, il y a une armoire fermant à clef pour tenir les ornemens.
Il y a deux cimetières fermés de muraille, l’un attenant à l’église et l’autre en est séparé par un chemin. La croix y est de pierre, les sépultures y sont distinguées.
Il n’y a point de presbitère, le curé demeure actuellement dans une maison d’un nommé Jérémie Fargues, éloigné de l’église d’environ trente pas. Monseigneur ordonna à sa dernière visite que les parroissiens donneroient incessamment six(?) écus pour réparer la susd maison, ce qui n’a pas été entièrement exécuté et les réparations par conséquent n’ont été faites qu’en partie, les mêmes parroissiens avoient cy devant
2ème page manquante : son contenu sera disponible après une prochaine visite aux AD19, si la page existe.
[1] L’article 2 du décret du 23 Prairial an XII (12 juin 1804) précise qu’ "il y aura, hors de chacune des villes ou des bourgs, à la distance de trente cinq à quarante mètres au moins de leur enceinte, des terrains spécialement consacrés à l’inhumation des morts". Ces prescriptions renouvellent celles contenues dans l’ordonnance royale du 10 mars 1776.
Cependant, elles sont désormais également applicables aux villages. Cette extension du champ d’application du décret de Prairial à toutes les communes, sans distinction de taille, est officialisée par la suite grâce à l’ordonnance royale du 6 Décembre 1843. Les translations des cimetières dans les petites communes sont nombreuses après cette ordonnance de 1843.
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